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Guide Des Vins De Bordeaux |
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Edition du 14/02/2023 | ![]() |
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> Nos dégustations de la semaine
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Château BALESTARD La TONNELLE
❤❤❤❤❤ Au sommet. Balestard est l?un des trois crus de la famille Capdemourlin, 10 ha 60, sols argilo-calcaires, Merlot 70%, Cabernet Franc 25% et Cabernet-Sauvignon 5%. Le nom de cette propriété d?une superficie de 10,50 hectares de vignes a une double origine: Balestard est le nom d?un chanoine du chapitre de Saint-Emilion La Tonnelle est la très ancienne tour de guet en pierres du XVème siècle qui subsiste toujours au coeur du vignoble. Le cru doit sa renommée à François Villon qui la citait déjà dans un poème qui figure sur l?étiquette. Situé au sommet d?un coteau sur un plateau argilo-calcaire, aux portes de la cité médiévale de Saint-Emilion, le vignoble au charme insolite dont l?actuel propriétaire est Jacques Capdemourlin bénéficie d?une situation privilégiée.
Concernant Cap de Moulin, en 1983, Jacques Capdemourlin reconstitue cette exploitation, longtemps divisée entre son père et son oncle. D?importants travaux de rénovation ont été menés pour le meilleur de la technologie au service de la vinification et de l?élevage de ce cru (construction d?un cuvier, d?un local climatisé réservé à la fermentation malolactique et d? un chai à barriques). Le vignoble d?une superficie de 14 hectares de vignes, est idéalement situé sur les pentes nord de Saint-Emilion, où il bénéficie d?un terrain argilo-calcaire et argile-siliceux. Vieux millésimes disponibles, ce qui devient très rare. Voir aussi le Château Roudier, à Montagne-Saint-Émilion. Jacques Capdemourlin nous dit «?qu?ici, on goûte beaucoup les raisins, ce qui est primordial pour décider de la date des vendanges. A deux ou trois jours près, nous avons récolté fin Septembre sur l?ensemble de nos 3 propriétés. Les raisins étaient parfaitement sains, c?est pour cela que nous faisons des effeuillages d?un côté puis, ensuite de l?autre, au moment où le soleil est moins brûlant, cela permet d?éviter le botrytis. Nous avons trié avec du matériel performant pour ne faire entrer que le meilleur dans la cuve. Les rendements du 2021 sont relativement faibles : 32 hl/ha au Château Balestard La Tonnelle, 29 hl/ha au Château Cap de Mourlin et seulement 24 hl/ha au Château Roudier à cause d?un peu de gel à Montagne-Saint-Emilion. A Balestard, nous avons usé de prudence et avons utilisé l?éolienne dans quelques parcelles gélives. Je vais d?ailleurs en acheter une autre pour Capdemourlin car cette éolienne nous a vraiment protégés. Nous avons fait un essai en Bio à Balestard mais ne pouvons le revendiquer car, même si elles ne se touchent pas, c?est l?ensemble de nos 3 propriétés qui doivent être en Bio pour l?officialiser, c?est la législation qui veut cela. Château Cap de Mourlin 2021 : belle robe grenat avec un liseret violine, très joli nez fruité avec de légères notes boisées, belle fraîcheur, un vin bien typé de son terroir. En bouche, jolie attaque charnue, de la mâche, belle longueur, grande élégance, degrés d?alcool raisonnables. Château Balestard La Tonnelle 2021 : robe noir profond, vin vineux, puissant, notes minérales, fraicheur en bouche, tendresse soutenue, belle puissance, un vin très élégant. Château Roudier 2021 : une réussite aussi, petite récolte, vin avec beaucoup de matière, de belle qualité. Nous mettons le vin à l?élevage dans des barriques dont 50% de bois neuf, ainsi le boisé reste discret, l?élégance et le velouté ressortent. Actuellement, le 2019 est un ravissement et cela dans nos trois propriétés. François, mon second fils, frère de Thierry, vient de le présenter à l?étranger et il a eu beaucoup de succès, les dégustateurs étaient ravis. Nous sommes chanceux d?avoir eu une série de très beaux millésimes à partir de 2016.? On est bien au sommet avec leur Saint-Émilion GCC Château Balestard La Tonnelle 2020, Merlot 70%, Cabernet Franc 25%, Cabernet-Sauvignon 5%, élevé en barriques de chêne neuves dont la moitié est renouvelée chaque année, il est harmonieux, aux connotations fruitées denses, dominées par le cassis et la cannelle, très corsé, c?est un vin dense, d?un beau rubis foncé, d'une belle concentration aromatique et beaucoup de matière, mais avec une grande élégance. Superbe 2019, certainement l?une des plus belles réussites de la propriété, volumineux, un vin qui associe structure et velouté, de couleur grenat soutenu et intense, au nez de fruits surmûris et de sous-bois, charnu, aux tanins soyeux mais présents, de très belle évolution (46 €, il les vaut largement, voir Éditorial). Le 2018, aux senteurs de cassis mûr et d?épices, un vin puissant et harmonieux, aux tanins fermes et savoureux à la fois, très bien élevé, avec des connotations de fruits à noyau et de cannelle, finement toastées, un vin de garde mais déjà très séducteur. Excellent 2017, d?une belle couleur rubis profond, avec des arômes de fruits rouges mûrs, d?épices et de vanille, c?est un vin ample, charmeur, de belle matière. Redégustés cette année, deux millésimes parfaits aujourd?hui : le 2012, un millésime que l?on a tendance à, oublier, pourtant corsé, où se mêlent la prune bien mûre et la fraise des bois avec des nuances poivrées, de teinte grenat soutenu, un vin classique et coloré (45 €). Quant au 2005, il est particulièrement remarquable, c?est un très grand vin, de couleur rouge sombre, aux arômes de cerise et de musc, avec une note réglissée et épicée, à la finale persistante, charpenté et équilibré, dense, très distingué, très fin mais puissant (84 €). Leur Saint-Émilion GCC Château Cap de Mourlin 2020, situé sur les pentes nord, terroir argilo-calcaire et argilo-siliceux, développe ce nez caractéristique de petits fruits rouges frais (cassis, griotte...), de bouche épicée, mêle charpente et structure, un vin fin et charnu à la fois, d?une belle finale. Beau 2019, de robe pourpre, au nez dense avec des notes de violette, de réglisse et de pruneau, classique et concentré, alliant finesse et structure, est très représentatif des belles réussites de ce grand millésime classique bordelais, de garde (43 €). Le 2018, suave, riche en parfums comme en structure, un vin généreux, ample en bouche grâce à des tanins soyeux et puissants à la fois, tout en finesse mais corsé. Le 2017 a des nuances de mûres et de grillé, un vin puissant et pourtant très rond, complet, aux tanins amples soyeux, dense et ferme à dominante de pruneau en finale, un vin coloré, de belle amplitude, idéal avec des cèpes à la béarnaise ou un rôti de veau farci aux truffes (39 €). Jacques et Thierry Capdemourlin 3, Balestard
33330 Saint-Émilion Tél. : 05 57 74 62 06 Email : info@vignoblescapdemourlin.com www.vignoblescapdemourlin.com
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Château LEOGNAN
❤❤❤❤❤ Propriété reprise en 2007 par Philipe et Chantal Miecaze, avec un vignoble de 6 ha, l?encépagement est composé de 70% de Cabernet Sauvignon et de 30% de Merlot. Sur place, vous pourrez profiter du restaurant, ainsi que des chambres d?hôtes ou encore de la suite ?Seurin?. Une salle de réception est également disponible.
Vous allez aimer comme nous leur Pessac-Léognan rouge 2018, de couleur pourpre profond, il développe un nez intense et complexe dominé par les fruits rouges cuits, un beau vin de belle matière, très équilibré, avec des tanins riches et savoureux à la fois, naturellement, de garde. (32,50 €). Pour exemple, parfait aujourd?hui, le 2014 dégage des arômes très intenses et complexes de fruits rouges et d?épices, avec des notes grillées, une bouche volumineuse, un grand vin racé (29,50 €). Michel et Chantal Miecaze 88, chemin du Barp
33850 Léognan Tél. : 05 56 64 14 96 et 06 19 89 23 68 Email : lmartin@chateauleognan.fr www.visitechateaubordeaux.fr
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Château HAUT-MARBUZET
❤❤❤❤❤ Au sommet, et de loin, et cela s?explique par un formidable rapport qualité-prix-régularité, associé ç-à des prix particulièrement doux (confer Éditorial). En effet, ce cru, marqué par la ?patte? et la passion d?Henri Duboscq, renvoie à un jardin d?enfants un bon nombre de crus surbarriqués et beaucoup plus chers. Il faut dire qu?Henri, secondé par ses fils Bruno et Hugues, est particulièrement chaleureux et sait de quoi il parle quand on aborde le sujet de l?élevage en barriques ou du terroir. Un vignoble de 66 ha, complanté à 50% de Cabernet-Sauvignon, 40% de Merlot, 5% de Cabernet franc et 5% de Petit Verdot. L?âge moyen des vignes est de 30 ans. Les vendanges sont manuelles avec recherche de surmaturité. Les vins sont élevés en barriques neuves pour chaque millésime, mais avec une maîtrise exceptionnelle pour choisir l?origine du bois et ne pas ?abrutir? le vin, avec les essences à grain fin adaptées à son cru. Il faut dire qu?une expérience de quelque soixante années, cela aide... ?Un vin n?a de génie que le génie de son terroir?, aime préciser Henry Duboscq. On pourrait donc penser que les hommes ne servent à rien, poursuit-il. À Haut-Marbuzet ce n?est pas tout à fait le cas. Le terroir de Saint-Estèphe donne des vins austères, virils et agressifs alors, que, par tempérament, je suis un homme volubile, extravagant et caressant. Ainsi, pour produire un vin que j?aime et qui me ressemble, je me suis battu ?bec et ongle? contre ce terroir pour produire le plus marginal des Saint-Estèphe, c?est-à-dire, et cela m?a souvent été reproché, un vin séducteur dès sa mise en bouteilles, alors que ce n?est pas le style d?un Saint-Estèphe classique. J?ai dompté mon terroir par des méthodes de vinification qui me sont propres, et dont j?ai été un peu le pionnier. Le logement intégral du vin en barriques de chêne renouvelées tous les ans. J?avais découvert qu?un vin en barrique neuve puisait dans son contenant une onctuosité parfumée qui masquait l?agressivité traditionnelle venue du terroir. J?ai donc fait des recherches d?associations de différents chênes, sachant que, pour le bois aussi, l?influence du terroir apporte des saveurs différentes, selon les origines des chênes. C?est ainsi, que j?ai découvert que les chênes de l?Allier à forte chauffe, donnaient à mon vin ces notes empyreumatiques très caractéristiques. Je me suis rendu compte que les chênes de la forêt de la Nièvre apportaient ces légères notes toastées et un rien mentholé. Les chênes de la forêt de Tronçais à forte chauffe apportaient, eux, des notes de violette, de cassis et de framboise. Ainsi, l?association de ces différents chênes, et en fonction des millésimes, par leur vigueur tannique, donnaient au vin, une complexité très intéressante et gommaient, dans leur jeunesse, l?austérité et la rigueur des vins de Saint-Estèphe. On aurait pu penser, que le terroir était brimé, faussé par ces ajouts de chêne, c?était une erreur, car, après vieillissement, on se rend compte que l?influence des hommes et les techniques disparaissent, le terroir reprenant le dessus. Au bout de 4-5 ans, les tanins un peu virils de Saint-Estèphe dans leur jeunesse sont atténués, sont féminisés, comme quoi, le temps finit toujours par amenuiser les virilités les plus excessives. Voir également le Médoc Château Layauga-Duboscq.
Henri Duboscq nous précise que ?le 2021 est à l?élevage, mais, déjà, le nez est très aromatique, le fruité est intense et semble être l?avant-garde de délices gustatifs évidents. L?attaque prolonge les impressions du nez en provoquant une gourmandise irrépressible. Le milieu de bouche est caressant, éclatant de fruits, moins structuré que celui de ses aînés 2020 et 2019. Après les élixirs que furent 2019 et 2020, le millésime 2021 redevient une boisson noble et génératrice de félicité dont chaque gorgée stimule l?envie de la suivante. 2021 : 55% Merlot, 40% Cabernet-Sauvignon, 4% Cabernet franc et 1% Petit Verdot, élevage : logement en barriques neuves à 80 %. Actuellement, on peut savourer le 2019 (production de 40 hl/ha). tanins ultra mûrs, très présents. D?une couleur sombre, étincelante et intense. Le nez délicatement toasté avec une touche de violette et de bigarreaux. Le vin correspond au style habituel de Haut-Marbuzet, intense, fruité et mûr. Retenu à l?attaque, opulent en milieu de bouche, le vin évolue, plein, juteux, puissant, éclatant. Après 2018, on vit un ré-enchantement qui s?apparente à un miracle renouvelé. Elevage : logement 100 % barriques neuves. Ce 2019 est un très grand millésime au beau potentiel de garde. Les millésimes 2018, 2019 et 2020 sont éblouissants. Vous savez, avec 2020 j?ai fait ma soixantième vendange ! Je dois être le vigneron qui tient le record des vendanges dans le bordelais. Ce 2020 est vraiment un millésime exceptionnel dont je vous reparlerai mieux l?an prochain après son élevage au calme dans mes chais.? Depuis le premier Guide (!), on partage avec Henti Duboscq passion, enthousiasme et bienveillance, alliées à une convivialité extraordinaire, bien rare dans sa région... Incontournable, donc, son Saint-Estèphe 2019, peut-être le plus grand millésime du Château, puisqu?il a tout : puissance et distinction, chaleur et ampleur, une très grande complexité d?arômes (griotte confite, violette, grillé?), un vin d?une grande harmonie, d?une très belle matière en bouche, majestueux, de très grande garde. Le 2018, c?est, dans un style plus classique, aussi archétype de ce que doit être un grand vin typé de Bordeaux, concentré, de robe foncée, avec beaucoup de structure, au nez complexe où prédominent le cassis, la groseille et le cuir, charpenté et gras, de bouche puissante dominée par les fruits cuits à noyau et les sous-bois, de grande garde. Toujours remarquable, ce 2017, très séduisant, mêle concentration aromatique et souplesse, un vin aux senteurs de griotte mûre, coloré, de bouche soyeuse et persistante avec ces nuances de fumé caractéristiques, toujours très fin. Vous allez encore exciter vos papilles avec ce 2016, dense et corsé, aux notes fruitées, épicées, avec une belle concentration représentative du millésime, un vin charnu et structuré, de couleur pourpre, riche en arômes, où dominent en bouche les fruits rouges frais et une note poivrée, un vin qui mérite un peu de patience. Le 2015, de couleur grenat intense, bien charnu comme nous les aimons, aux notes de pruneau, est un vin marqué par son équilibre et son harmonie, qui associe puissance et distinction, de garde, naturellement. Le 2014, sent les petits fruits cuits, mêlant puissance, typicité et souplesse, de robe grenat soutenu, très aromatique en bouche, aux tanins très équilibrés. Le 2013, bien corsé et savoureux, aux tanins riches, souples, est bien équilibrés, au nez intense (mûre, groseille, épices...), en bouche très parfumée, avec des notes de cerise mûre et de truffe, fondue et intense. Superbe 2012, ?chatoyant?, dit Henri Duboscq, d?une puissance en bouche, un grand vin, charmeur, très parfumé (griotte, humus...), mêlant exubérance au palais et finesse tannique avec une très jolie finale grillée, le style parfait de Haut-Marbuzet dans sa jeunesse. Le 2011, est plus ?Saint-Estèphe?, avec une belle structure, dense et persistant, bien corsé, qui sent bon la framboise, la prune et l?humus, d?excellente bouche. Très grand 2010, qui dégage un très beau nez intense, des tanins bien présents mais enrobés, un vin très équilibré, dense au palais, où dominent la fraise des bois mûre et le poivre, mêlant structure et charnu, de grande garde. Le 2009 est splendide : de la finesse, de la complexité, de l?amplitude, un très grand vin où s?entremêlent la fraise des bois mûre, la griotte et l?humus, un vin corsé et gras, aux tanins bien présents et fondus à la fois, un millésime déjà très séducteur mais de grande évolution. On poursuit avec ce 2007, classique du millésime, ample, très parfumé, tout en souplesse, aux connotations de fruits, de cannelle et d?humus en bouche. Le 2006, est très typé par ce terroir de Saint-Estèphe, d?une complexité certaine, avec des nuances de myrtille et de grillé, de bouche puissante. Le 2005, se goûte très bien, dense, souple, structuré, au bouquet subtil et intense à la fois, un vin qui développe des arômes séduisants de cassis et de sous-bois, puissant. Le 2004, est exceptionnel, très parfumé, complexe, aux nuances de fruits noirs macérés, de cuir et d?épices, de bouche charnue mais distinguée. Le 2002, est dans lignée, un beau vin ample, riche au nez comme aux papilles, avec ces notes de mûre et d?humus, aux tanins savoureux, dense. On se régale avec le 2001, à la fois très souple et dense, d?une grande ampleur, où les fruits cuits côtoient le poivre rose et le musc, d?une longue finale, idéal sur une cassolette de ris et rognons de veau à la moutarde ou un simple tournedos grillé. On s?oriente ensuite vers ce qui fait la force d?un grand vin, sa capacité d?évolution, en faisant un ?saut? vers ce 1990, d?une grande longueur, au nez comme en bouche, avec ce côté légèrement ?rancio? qui lui va parfaitement, aux tanins généreux, avec cette bouche bien charnue, ample et séduisante. Le 1989, est plus ?chaud?, dominée par les fruits à noyau et la cannelle, un vin que l?on appréciera sur un foie gras aux figues, par exemple. Le 1987, parvient à maturité, il est à son apogée. Le 1986 est superbe, robe rouge teintée cerise noire, de bouche très équilibrée, au nez où se devinent les fruits mûrs, l?humus et les épices (cannelle, poivre), opulent, mêlant charpente et distinction, un très grand vin parfait avec un veau en cocotte aux épices ou une pastilla de pigeon. Henri, Hugues et Bruno Duboscq |
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